Ouvrages et Revues

CARAVAGGIO

CARAVAGGIO

La fabbrica dello spettatore

Giovanni CARERI
Milan,  Jaca Book, 2017,  380 p.
Prix : 150.00
Michelangelo Merisi, detto il Caravaggio (1571-1610), è una figura fondamentale nella storia dell’arte, un precursore della modernità. Al pittore lombardo, il cui realismo spinse Poussin ad affermare che era nato per «distruggere la pittura», si deve una svolta stilistica decisiva, persino rivoluzionaria, tra i secoli XVI e XVII. Apprezzato per la fedeltà al reale e per l’inedita intensità della luce, l’artista ha operato una profonda riflessione sui dispositivi interni al quadro e sulle sue strategie di interpellazione dello spettatore. Questo libro esplora da vicino la rivoluzione caravaggesca, attraverso i molteplici «specchi» con i quali questo straordinario pittore continua a metterci a confronto. Se lo specchio è l’oggetto di riflessione utilizzato materialmente nei primi autoritratti, nel corso della sua carriera Caravaggio lavora soprattutto sulle diverse forme di riflessività. L’immagine di sé diviene così un luogo di sperimentazione che fa dell’altro uno specchio rivelatore: il travestimento mitologico (da Bacco a Narciso, passando per Medusa), l’alterità culturale o il contrasto dei generi sono tutte espressioni di questa ricerca. La stessa immagine del Cristo diviene specchio, chiamando così il devoto a «conformarsi», per usare le parole di san Paolo. Nella struttura dell’opera di Caravaggio, il principio di riflessività, come le pieghe, le aperture e i raddoppiamenti che gli sono connessi, funge anche da modello ideale. Le composizioni con più figure sono luoghi nei quali la pittura riflette su se stessa, sulla sua narratività interna e sui tempi che la traversano. Il «realismo cristiano» di Caravaggio viene allora considerato sotto una nuova luce, a partire dall’assemblaggio dei gesti del popolo con le attitudini più nobili desunte dall’iconografia antica. La fedeltà al reale non è più una semplice questione di imitazione, ma di memoria visiva e di montaggio dei tempi.

ISBN : 978-88-16-60546-6
Fiche éditeur : http://www.jacabook.it/ricerca/main-aut.htm
ENVOLS D'AMOUR LE BERNIN

ENVOLS D'AMOUR LE BERNIN

Montage des arts et dévotion baroque

Giovanni CARERI
Éditions Mimésis, Images Mediums ,  2017 [1990],  262 p.
Prix : 26,00 €
L’ouvrage propose une étude de l’oeuvre de Gian Lorenzo Bernini (Naples, 1659 – Rome, 1680), à la lumière de la théorie du « montage pathétique » élaboré par Serguei Eizensteijn. L’artiste nous a livré un ensemble artistique complexe, nommé « bel composto », issu de registres expressifs, conceptuels et narratifs hétérogènes, embrassant architecture, peinture et sculpture. Importante contribution à l’étude de l’art baroque, cet ouvrage inscrit l’analyse de l’oeuvre du Bernin dans une réflexion plus ample qui résonne avec les problématiques actuelles de l’art contemporain et du cinéma.

ISBN : 978-88-69-761041
Fiche éditeur : http://www.editionsmimesis.fr/catalogue/envols-damour/
APERÇUES

APERÇUES

Georges DIDI-HUBERMAN
Paris,  Les éditions de Minuit, 2018,  352 p.
Prix : 27,00 €
CARAVAGE

CARAVAGE

La peinture en ses miroirs

Giovanni CARERI
Paris,  Citadelles & Mazenod, 2015,  384 p.
Prix : 189.00€
 Audacieux dans sa composition comme dans les analyses détaillées des oeuvres, ce livre étudie la position assignée au spectateur par la peinture de Caravage et l'effort d'interprétation que l'artiste exige de lui. Utilisant le miroir comme figure emblématique de la réflexivité, Giovanni Careri reconstruit les expériences qui ont conduit le peintre à se représenter dans ses propres tableaux pour s'offrir à l'oeil du spectateur, à la condition qu'il s'approche en "amant". Le dispositif séculaire et ses variations constituent ainsi le fil rouge d'une monographie qui aborde l'oeuvre de Caravage sous un angle inédit. Outre la précision mimétique, le miroir permet le dialogue avec sa propre conscience.  L'incrédulité de saint-Thomas, en point de départ permet de poser d'emblée des questions déterminantes : comment Caravage parvient-il à attirer puis conserver l'attention du spectateur ? L'auteur s'intéresse ensuite à la genèse de ces questionnements à travers les premières peintures connues du peintre, pour la plupart des autoportraits peints au miroir, où le peintre invite le spectateur à se saisir du corps peint par le regard mais aussi par le toucher. Se dessine alors une configuration complexe et novatrice des différentes positions que peut occuper le spectateur. Ce même groupe de tableaux s'empare également du sujet avant qu'il ait eu le temps de concevoir une pensée ou d'articuler un discours. La problématique du miroir est ensuite déplacée sur le terrain de la peinture de genre et de la peinture religieuse où la spécularité continue de fonctionner, notamment dans les tableaux peints avant ou immédiatement après l'entrée, en 1597, de Caravage chez son mentor le Cardinal del Monte. Puis, l'auteur s'attache à l'étude de la chapelle Contarelli de Saint-Louis-des-Français sous l'angle de la construction narrative disjointe que Caravage développe pour proposer au spectateur un long travail de remontage. Loin de manifester le moindre doute ou une certaine indifférence à la foi, la peinture de Caravage s'engage dans l'invention d'un "réalisme chrétien", mélange de figures populaires et d'images appartenant à la tradition figurative antique et de la Renaissance. Enfin, les tableaux du peintre dits "violents" révèlent une manière nouvelle inaugurée dans la figuration d'un acte brutal, souvent objet de réflexion de la part de celui qui est en train de l'accomplir : cette construction, paradoxale du point de vue de la vraisemblance, fait résonnance avec la question majeure de l'intériorité propre au sujet moderne. Si la peinture de Caravage se nourrit forcément de certaines expériences personnelles, elle s'élabore avant tout dans un dialogue intense avec la production picturale de son temps, avec un sens de la provocation artistique qui se plaît à tutoyer les limites. Alors que les ouvrages sur Caravage dépassent en nombre ceux sur Michel-Ange ou Raphaël, et que depuis trente ans le public se presse aux expositions qui lui sont consacrées, ce livre porte un regard neuf sur l'artiste. En posant la question du spectateur, il déplace considérablement l'interprétation de l'ensemble de l'oeuvre. 

ISBN : 978 2 85088 641 6
LES INVASIONS BARBARES

LES INVASIONS BARBARES

Une généalogie de l'histoire de l'art

Éric MICHAUD
Gallimard, NRF essais ,  2015,  320 pages, 14 ill., 140 x 205 mm p.
Prix : 23,00€
 L’histoire de l’art a commencé avec les invasions barbares.  Vers 1800, ces invasions sont devenues soudainement l’événement décisif par lequel l’Occident se serait engagé dans la modernité : le sang neuf des races du Nord, tout en conservant l’ancien, aurait apporté un art nouveau, nécessairement antiromain et anticlassique, et dont l’héritage était encore manifeste en Europe.  Ce récit fantastique, inséparable de la formation des États-nations et de la montée des nationalismes en Europe, se fondait sur le double postulat de l’homogénéité et de la continuité des peuples «étrangers» : il fit bientôt tomber les styles artistiques sous la dépendance du sang et de la race. L’histoire de l’art associa ses objets à des groupes raciaux en s’appuyant sur quelques singularités visibles : tantôt leurs qualités «tactiles» ou «optiques» les dénonçaient comme «latins» ou «germains», tantôt la prédominance des éléments linéaires trahissait une origine méridionale, quand le «pictural» indiquait clairement une provenance germanique ou nordique. Les musées, pour finir, regroupèrent les productions des beaux-arts selon leur provenance géographique et l’appartenance «ethnique» de leurs créateurs.  Il serait parfaitement vain de chercher à démontrer que l’histoire de l’art fut une discipline raciste : elle ne l’aura été ni plus ni moins que les autres sciences sociales qui, toutes, furent touchées ou orientées par la pensée raciale visant à classer et hiérarchiser les hommes en fonction de traits somatiques et psychologiques qui leur étaient attribués. Mais, montre Éric Michaud, les liens qu’elle a tissés entre les hommes et leurs objets artistiques ne sont pas encore tranchés : l’opinion la plus commune sur l’art est qu’il incarne au mieux le génie des peuples.  Aujourd’hui encore, sur le marché mondialisé, la provenance ethnico-raciale exhibée des œuvres – «Black», «African American», «Latino» ou «Native American» – donne à ces objets d’échange une plus-value estimable. Ainsi s’expose en permanence une concurrence des «races» qui n’est jamais que la même qui présida aux commencements de l’histoire de l’art.
L'IMAGE PARTAGÉE

L'IMAGE PARTAGÉE

La photographie numérique - De l’image partagée au selfie, l’histoire du basculement vers l’image 2.0.

André GUNTHERT
Paris,  Éditions textuel, L'écriture photographique ,  2015,  176 p.
Prix : 25,00€
Révolution technique autant que phénomène social, le basculement vers l’image numérique appartient au petit nombre des mutations qui ont transformé en profondeur nos pratiques et modifié notre perception du monde.Véritable carnet de route de l’expérience numérique, l’ouvrage d’André Gunthert, l’un des meilleurs observateurs de la culture visuelle, propose une première histoire de ces nouveaux usages. Il restitue le détail des débats enregistrés au fur et à mesure de leur éclosion : le journalisme citoyen, la culture du partage, la concurrence des amateurs, la reconfiguration de l’information, l’image conversationnelle, la consécration du selfie…Une analyse indispensable pour mieux comprendre la place de l’image fluide – dématérialisée, connectée, partagée – dans l’univers contemporain, avec ses nouvelles fonctions d’expression, de communication ou de socialisation.

ISBN : 978 2 84 597 530 9
LA VIE DES PLANTES

LA VIE DES PLANTES

Une métaphysique du mélange

Emanuele COCCIA
Paris,  Payot, Bibliothèque Rivages ,  2016,  192 p.
Prix : 18,00€
 Elles sont parmi les habitants les plus nombreux de notre planète et pourtant la philosophie les a négligées, voire haïes : les plantes ont depuis toujours été la cible d’un snobisme métaphysique. Malgré le développement de l’écologie, la démultiplication des débats sur la nature ou sur les questions animales, les plantes – leur forme de vie, leur nature – restent une énigme pour la philosophie. En mêlant exemples tirés de la philosophie, des sciences naturelles et de l’art, ce livre s’efforce de pénétrer le mystère de ces êtres singuliers.
LE PARTAGE DE L'UNIVERSEL

LE PARTAGE DE L'UNIVERSEL

ESPRIT

Bimestriel, n° 461

Sous la direction de
2020,  272 p.
Prix : 22 euros
Sous la direction d'Anne LAFONT et Anne DUJIN. L'universel est à nouveau en débat : attaqué par les uns parce qu'il ne serait que le masque d'une prétention hégémonique de l'Occident, il est défendu avec la dernière intransigeance par les autres, au risque d'ignorer la pluralité des histoires et des expériences. Ce dossier, coordonné par Anne Dujin et Anne Lafont, fait le pari que les transformations de l'universel pourront fonder un consensus durable : elles témoignent en effet de l'émergence de nouvelles voix, notamment dans la création artistique et les mondes noirs, qui ne renoncent ni au particulier ni à l'universel. À lire aussi dans ce numéro : la citoyenneté européenne, les capacités d'agir à l'ère numérique, ainsi que les tourmentes laïques, religieuses, écologiques et politiques.
À FORCE DE SIGNES

À FORCE DE SIGNES

Travailler avec LOUIS MARIN

Sous la direction de Pierre-Antoine FABRE, Alain CANTILLON et Bertrand ROUGÉ (ed.)
Paris,  Éditions de l'EHESS, En temps & lieux ,  2018,  506 p.
Prix : 35,00 €
Comment l’œuvre de Louis Marin a-t-elle travaillé, dans sa grandeur discrète, depuis la disparition du philosophe, historien et sémiologue, en 1992 ? Comment sa méthode d’approche des objets, textes et images, sur lesquels il a fait porter son attention patiente depuis ses Études sémiologiques (1971) jusqu’au Pouvoir des images, dernier livre publié de son vivant, a-t-elle profondément imprimé sa trace dans un grand nombre de recherches conduites par des historiens de la littérature, de l’art, de la philosophie, et plus généralement des sociétés moderne ? Les études réunies ici s’échelonnent sur les vingt-cinq ans qui nous séparent de sa mort et veulent rendre compte de l’unité d’une œuvre mais aussi de l’extrême variété de ses effets. Louis Marin n’a pas fait système, mais il a aidé de nouvelles générations à concevoir et à comprendre les systèmes de représentation au sein desquels ont été produits les gestes d’écriture et de peinture qu’il a su interroger.  
LA RUSE DU TABLEAU

LA RUSE DU TABLEAU

La peinture ou ce qu'il en reste

Hubert DAMISCH
Paris,  Seuil, La librairie du XXIe siècle ,  2016,  256 p.
Prix : 20,00€
 La forme « tableau » correspondrait à un moment déterminé dans l’histoire de la peinture et de l’art en général. Un moment chronologique : l’apparition du tableau dit de chevalet est assez précisément datée, ainsi que le serait l’annonce de sa fin. Un moment historique : le tableau semble être venu à son heure, laquelle a coïncidé avec le développement du commerce au long cours, l’accumulation du capital et la domination de la marchandise sous son espèce indépendante et fétichisée. […] Telle est la ruse du tableau qu’aujourd’hui encore, toute proposition picturale de quelque conséquence puisse être comme traversée par lui. Le tableau n’en a pas fini de fonctionner tout ensemble comme modèle et comme norme idéale, alors même que la notion en aurait été, non pas tant récusée, que radicalement déplacée.[…] Le tableau, chose du passé ? Mais quel tableau, ou le tableau en quel sens du mot ? Le tableau en tant qu’objet ? Le tableau en tant qu’activité, et qui en appellerait à ce titre à une conception élargie du travail de peinture ? Le tableau en tant que fonction, comme l’a voulu Lacan, et qui pourrait s’exercer hors contexte, sinon hors-cadre ? Le tableau en tant que forme, sur laquelle la pensée puisse tabler, au moins par métaphore, dans sa propre activité, ses propres opérations, son propre travail, et jusqu’à en venir à jouer elle-même sur plusieurs tableaux ?La question qui est celle du tableau en appelle ainsi à quelques détours, sinon à quelques déplacements auxquels est exposé tout un chacun qui s’intéresse à l’art. H.D.
LE TEMPS SUSPENDU

LE TEMPS SUSPENDU

sous la direction de Giovanni CARERI Bernhardt RÜDIGER
Lyon,  PUL, 2016,  336 p.
Prix : 26,00€
Issu d'un travail de recherche réunissant depuis 2004 artistes et historiens de l’art au sein de l'unité de recherche ACTH (Art contemporain et temps de l’histoire) et d’une exposition organisée à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon, ce livre déploie une réflexion artistique et théorique autour d’un réseau d’œuvres d’art et de films. Il renouvelle la pensée de l'histoire de l'art, en faisant sienne une affirmation singulière : les images pensent et leurs liens font émerger une réflexion sur le temps historique et ses traumatismes. L'ouvrage présente un ensemble de contributions tissées à partir de montages d'images appelés « tables », formant cartographie. Dépourvues de lien direct entre elles, les œuvres entrent pourtant en résonance selon des parcours défiant les attendus – ainsi La Vague de Courbet côtoie La Région centrale de Michael Snow. En écho à ces dispositifs visuels de montage, l'ouvrage rassemble des contributions inédites d'historiens et de critiques d'art, aussi bien que de plusieurs artistes. Cet objet-livre constitue une proposition pour le regard et le savoir, un véritable espace d'exposition et de circulation engendré par la pensée des œuvres elles-mêmes.   Avec des contributions de : Giovanni Careri, Bernhard Rüdiger, Luca Acquarelli, Yann Annicchiarico, Simon Bergala, Bénédicte Duvernay, Angela Mengoni, Jennifer Lauro-Mariani, Thomas Léon, Morad Montazami, Philippe-Louis Rousseau, Eric L. Santner, Annabella Tournon, Ralph Ubl.  

ISBN : 978-2-7297-0911-2
Fiche éditeur : http://presses.univ-lyon2.fr/produit.php?id_produit=1012
SOULÈVEMENTS

SOULÈVEMENTS

Catalogue de l'exposition - Ouvrage collectif

sous la direction de Georges DIDI-HUBERMAN
Georges DIDI-HUBERMAN [dir.]
Paris,  Jeu de Paume/ Gallimard, Livre d'Art ,  2016,  420 p.
Prix : 49,00€
 «Une confiance d’enfant, une confiance qui va au-devant, espérante, qui vous soulève, confiance qui, entrant dans le brassage tumultueux de l’univers […], devient un soulèvement plus grand, un soulèvement prodigieusement grand, un soulèvement extraordinaire, un soulèvement jamais connu, un soulèvement par-dessus soi, par-dessus tout, un soulèvement miraculeux qui est en même temps un acquiescement, un acquiescement sans borne, apaisant et excitant, un débordement et une libération, une contemplation, une soif de plus de libération, et pourtant à avoir peur que la poitrine ne cède dans cette bienheureuse joie excessive…»  Henri Michaux, L'Infini turbulent (1957).
LE FASCISME ITALIEN AU PRISME DES ARTS CONTEMPORAINS

LE FASCISME ITALIEN AU PRISME DES ARTS CONTEMPORAINS

Réinterprétations, remontages, déconstructions

Francesco Zucconi, Laura Iamurri, Luca Acquarelli [dir.]
Rennes,  PUR, Arts Contemporain ,  2021,  322 p.
Prix : 25.00 €
LE TÉMOIN JUSQU'AU BOUT

LE TÉMOIN JUSQU'AU BOUT

Georges DIDI-HUBERMAN
Paris,  Les éditions de Minuit, 2022,  160 p.
Prix : 16.00€
   Être témoin : être sensible. En quel sens faut-il l’entendre ? Dans un procès, on ne demande au témoin que d’être précis, puisque ce sont des faits qu'il s'agit de rendre compte. Mais celui qui décide de témoigner contre vents et marées, sans que personne ne lui ait rien demandé, se tient dans une position différente : il porte aussi en lui l’exigence d’un partage de la sensibilité. Il considère implicitement que ses émotions constituent en elles-mêmes des faits d’histoire, voire des gestes politiques.C’est ce que montre une lecture du Journal de Victor Klemperer tenu clandestinement entre 1933 et 1945 depuis la ville de Dresde où il aura subi, comme Juif, tout l’enchaînement de l’oppression nazie. Témoignage extraordinaire par sa précision, en particulier dans l’analyse qu’y mena Klemperer — qui était philologue — du fonctionnement totalitaire de la langue. Mais aussi par sa sensibilité. Par son ouverture littéraire à la complexité des affects, avec la position éthique — celle du partage — que cette sensibilité supposait.Entre la langue totalitaire, qui ne se prive jamais d’en appeler aux émotions sans partage, et l’écriture de ce Journal, ce sont donc deux positions que l’on voit ici s’affronter autour des faits d’affects. Combat politique lisible dans chaque repli, dans chaque inflexion de ce chef-d’œuvre d’écriture et de témoignage.
UN ART DE L'ÉTERNITÉ

UN ART DE L'ÉTERNITÉ

L'IMAGE ET LE TEMPS DU NATIONAL-SOCIALISME

Éric MICHAUD
Paris,  Gallimard, Folio-histoire ,  2017 [1996],  432 p.
Prix : 7,49€
L'art ne fut pas sous le IIIe Reich un instrument de propagande au service d'un programme politique. Parce que le nazisme fondait sa conception du monde sur le mythe de la race supérieure, seule créatrice de culture, l'art fut au contraire la raison d'être et la fin d'un régime qui se présentait comme «la dictature du génie».Le réveil du peuple allemand à l'art de son passé prit la forme d'un réveil religieux, l'art devint l'objet d'un culte national et tout travail fut assimilé à l'activité artistique. Guidé par un Führer artiste, le peuple «aryen» modelait sa propre figure, en dessinait les contours, éliminant son fond «parasite» pour atteindre l'éternité promise.
HUBERT DAMISCH

HUBERT DAMISCH

L'art au travail

sous la direction de Giovanni CARERI et Georges DIDI-HUBERMAN
ÉDITIONS MIMÉSIS, Images, médiums, n.4. ,  2016,  264 p.
Prix : 26€
L’ouvrage propose une réflexion sur l’actualité de la pensée de Hubert Damisch, connu pour avoir envisagé, dès les années 70, une rencontre féconde entre l’histoire de l’art, l’anthropologie et la psychanalyse, qui a fait éclater le cadre disciplinaire étroit et historiciste des études artistiques, attribuant aux œuvres une forme de «pensée». Les auteurs nous offrent notamment un éclairage sur les articulations de ses travaux avec l’iconologie, la philosophie, l’anthropologie, la sémiotique et la psychanalyse, en montrant les approches singulières que cette démarche a contribué à construire dans les domaines de l’histoire de l’art, mais aussi dans ceux de l’architecture et du cinéma.
PASSER, QUOI QU'IL EN COÛTE

PASSER, QUOI QU'IL EN COÛTE

Georges DIDI-HUBERMAN, Niki GIANNARI
Paris,  Les éditions de Minuit, 2017,  104 pages, 11 illustrations in-texte p.
Prix : 11.50 €
« Apatrides, sans-foyer. Ils sont là. Et ils nous accueillent Généreusement dans leur regard fugitif, nous, les oublieux, les aveugles. Ils passent et ils nous pensent. » (Niki Giannari) « Passer. Passer quoi qu’il en coûte. Plutôt crever que ne pas passer. Passer pour ne pas mourir dans ce territoire maudit et dans sa guerre civile. Avoir fui, avoir tout perdu. Passer pour tenter de vivre ici où la guerre est moins cruelle. Passer pour vivre comme sujets du droit, comme simples citoyens. Peu importe le pays, pourvu que ce soit un État de droit. Passer, donc, pour cesser d’être hors de la loi commune. Dans tous les cas : passer pour vivre. Mais là où vous avez fui les murs clos des caves bombardées, vous avez trouvé une frontière close et des barbelés au camp d’Idomeni. » (Georges Didi-Huberman)Passer, quoi qu’il en coûte se compose d’une part d’un poème, en version bilingue, de Niki Giannari intitulé Des spectres hantent l’Europe (pages 11 à 21) et d’un texte de Georges Didi-Huberman intitulé Eux qui traversent les murs (pages 25 à 88). Les 11 illustrations de ce livre sont tirées  d’un documentaire, Des spectres hantent l’Europe, tourné dans un camp à Idomeni en Grèce dont Niki Giannari est coauteur avec Maria Kourkouta.
THE LIFE OF PLANTS

THE LIFE OF PLANTS

A Metaphysics of Mixture

Emmanuele COCCIA
Cambridge,  Polity Press, 2018 [2016],  176 p.
Prix : £ 15,99
We barely talk about them and seldom know their names. Philosophy has always overlooked them; even biology considers them as mere decoration on the tree of life. And yet plants give life to the Earth: they produce the atmosphere that surrounds us, they are the origin of the oxygen that animates us. Plants embody the most direct, elementary connection that life can establish with the world. In this highly original book, Emanuele Coccia argues that, as the very creator of atmosphere, plants occupy the fundamental position from which we should analyze all elements of life. From this standpoint, we can no longer perceive the world as a simple collection of objects or as a universal space containing all things, but as the site of a veritable metaphysical mixture. Since our atmosphere is rendered possible through plants alone, life only perpetuates itself through the very circle of consumption undertaken by plants. In other words, life exists only insofar as it consumes other life, removing any moral or ethical considerations from the equation. In contrast to trends of thought that discuss nature and the cosmos in general terms, Coccia's account brings the infinitely small together with the infinitely big, offering a radical redefinition of the place of humanity within the realm of life.

ISBN : 978-1509531530
DISPLACING CARAVAGGIO

DISPLACING CARAVAGGIO

Art, Media, and Humanitarian Visual Culture

Francesco ZUCCONI
Basingstoke,  Palgrave Macmillan, 2018,  244 p.
Prix : $84.99
L'ouvrage est le résultat du projet Marie Skłodowska-Curie Individual Fellowship (658512) “Humanitarian Passions. The Survival of Christian Iconography in Contemporary Representations of Pain: a Visual Studies Approach”, mené au CEHTA entre 2015 et 2017.This book takes its start from a series of attempts to use Caravaggio’s works for contemporary humanitarian communications. How did his Sleeping Cupid (1608) end up on the island of Lampedusa, at the heart of the Mediterranean migrant crisis? And why was his painting The Seven Works of Mercy (1607) requested for display at a number of humanitarian public events? After critical reflection on these significant transfers of Caravaggio’s work, Francesco Zucconi takes Baroque art as a point of departure to guide readers through some of the most haunting and compelling images of our time. Each chapter analyzes a different form of media and explores a problem that ties together art history and humanitarian communications: from Caravaggio’s attempt to represent life itself as a subject of painting to the way bodies and emotions are presented in NGO campaigns. What emerges from this probing inquiry at the intersection of art theory, media studies and political philosophy is an original critical path in humanitarian visual culture.

ISBN : 978-3-319-93377-1
Fiche éditeur : https://www.palgrave.com/us/book/9783319933771
THE TRANSITORY MUSEUM

THE TRANSITORY MUSEUM

Emanuele COCCIA, Donatien GRAU
Cambridge,  Polity Press, 2018,  140 p.
Prix : £ 11,87
Throughout modernity there has been a clear divide between art and commerce. Objects could either be consumed as commerce or contemplated as art. Today, as museums are facing increasing financial pressure and as stores have become inventive locations for the conception of new modes of display, this clear divide has shifted. One place signifies a key stage in this evolution: 10 Corso Como. It was founded in Milan at that very address in 1991 by fashion editor Carla Sozzani and has since expanded to Seoul, Beijing, Shanghai and New York. The name “concept store”, which has now spread across our globalised world, was originally coined to describe this new form. It brings together objects for sale, artworks, books, clothes, accessories, and even souvenirs in a unique location, blending commerce and contemplation, fashion and art. Stemming from a case study of this genre-defining entity, this first philosophical inquiry into a store aims to shed a new light on how categories that have governed our modern social, economic, political and individual lives, such as commerce, art, fashion, museum, are being redefined today. It calls on us to re-engage with what we long considered to be separate: transcendence and immanence, human beings and their objects.

ISBN : 978-1509533053
LE GESTE EMPRUNTÉ

LE GESTE EMPRUNTÉ

Anne CREISSELS
Lille,  Editions du Félin, Les marches du temps ,  2019Prix : 22 euros
À l'encontre d'une illusoire liberté tant prônée par nos sociétés contemporaines, Anne Creissels engage, en traversant l'histoire et les disciplines, à penser le geste comme fondamentalement emprunté, condition paradoxale de sa métamorphose. Note de l'éditeur, en quart de couverture.
L'ART ET LA RACE

L'ART ET LA RACE

L'AFRICAIN (TOUT) CONTRE L'OEIL DES LUMIÈRES

Anne LAFONT
Paris,  Les Presses du réel, 2019,  476 p.
Prix : 32 euros
L'historienne de l'art Anne Lafont livre une étude inédite sur les relations étroites et paradoxales de l'art et de la race à l'époque des Lumières. Une nouvelle voix dans les travaux actuels sur les questions de race, d'art, d'images et de colonies. En se fondant sur un corpus d'œuvres d'art connues et moins connues, l'auteure revisite les Beaux-Arts au XVIIIe siècle sous l'angle de la représentation des Noirs, figures qui, non seulement, articulent savoirs anthropologiques et expériences esthétiques, mais aussi histoire du luxe métropolitain et histoire de l'esclavage colonial. Ce livre est fondé sur une recherche de plus de dix ans sur les formes qu'ont prises les figures de l'Africain et de l'Africaine dans l'art continental et colonial français d'avant l'imaginaire abolitionniste. Il couvre les cultures visuelles et artistiques qui vont de la fin du XVIIe siècle – à l'époque de Coypel, Mignard, Largillière… – quand les colonies antillaises commencèrent à percer dans le champ artistique métropolitain, au premier tiers du XIXe siècle – à l'époque de Girodet, Benoist et Léthière jusqu'à Géricault… – quand l'échec de la première abolition de l'esclavage (1802) durcit l'iconographie partisane, mettant la violence des vies dans les plantations à l'ordre du jour de la création artistique.
UNE AFRICAINE AU LOUVRE EN 1800

UNE AFRICAINE AU LOUVRE EN 1800

La Place du modèle

Anne LAFONT
Paris,  Institut national d'histoire de l'art (INHA), 2019,  115 p.
Prix : 8
Qui est cette femme représentée sur le fameux Portrait d'une femme noire réalisé en 1800 par Marie-Guilhemine Benoist (1768-1826)? Qui se cache derrière cette présence en gloire presque qui s'impose par sa beauté souveraine sur ce tableau pourtant réalisé par une peintre dont l’engagement politique en fait bien une partisane des royalistes esclavagistes plus que d’un Girodet républicain, son prédécesseur qui, avant elle, avait réalisé le portrait de Jean-Baptiste Belley, premier député noir de France? C’est en opérant un déplacement radical du point de vue et de la méthode qu’Anne Lafont, en historienne de l’art spécialisée dans la représentation des Noir.e.s,, propose une nouvelle « lecture » de ce tableau. Se détournant des intentions de son auteur, sondant à la fois la généalogie des portraits de personnes de couleurs et l’histoire des femmes noires affranchies, Anne Lafont fait l’hypothèse que l’histoire de cette femme pourrait s’apparenter à celles des signares et ou des Créoles placées, esclaves qui ont conquis leur affranchissement par des jeux d’alliance; elle imagine, par ailleurs, au-delà de toutes les influences de l’histoire de l’art, une influence exercée par la modèle elle-même sur sa portraitiste.
DÉSIRER-DÉSOBÉIR

DÉSIRER-DÉSOBÉIR

Ce qui nous soulève, 1.

Georges DIDI-HUBERMAN
Paris,  Éditions de Minuit, Paradoxe ,  2019,  688 p.
Prix : 28 €
« Nous avions beaucoup enduré et puis, un jour, nous nous sommes dit que cela ne pouvait plus durer. Nous avions trop longtemps baissé les bras. À nouveau cependant — comme nous avions pu le faire à l’occasion, comme d’autres si souvent l’avaient fait avant nous — nous élevons nos bras au-dessus de nos épaules encore fourbies par l’aliénation, courbées par la douleur, par l’injustice, par l’accablement qui régnaient jusque-là. C’est alors que nous nous relevons : nous projetons nos bras en l’air, en avant. Nous relevons la tête. Nous retrouvons la libre puissance de regarder en face. Nous ouvrons, nous rouvrons la bouche. Nous crions, nous chantons notre désir. Avec nos amis nous discutons de comment faire, nous réfléchissons, nous imaginons, nous avançons, nous agissons, nous inventons. Nous nous sommes soulevés. » Ce livre est un essai de phénoménologie et d’anthropologie — voire une poétique — des gestes de soulèvement. Il interroge les corps avec la psyché à travers le lien profond, paradoxal, dialectique, qui s’instaure entre le désir et la mémoire. Comme il y a « ce qui nous regarde » par-delà « ce que nous croyons voir », il y aurait peut-être « ce qui nous soulève » par-delà « ce que nous croyons être ». C’est une question posée en amont — ou en dedans — de nos opinions ou actions partisanes : question posée, donc, aux gestes et aux imaginations politiques. Question posée à la puissance de se soulever, même lorsque le pouvoir n’est pas en vue. Cette puissance est indestructible comme le désir lui-même. C’est une puissance de désobéir. Elle est si inventive qu’elle mérite une attention tout à la fois précise (parce que le singulier, en l’espèce, nous dit plus que l’universel) et erratique (parce que les soulèvements surgissent en des temps, en des lieux et à des échelles où on ne les attendait pas) ».
NINFA DOLOROSA

NINFA DOLOROSA

Essai sur la mémoire d'un geste

Georges DIDI-HUBERMAN
Paris,  Gallimard, Art et Artistes ,  2019,  3452 p.
Prix : 29 €
Ce quatrième volume de la série Ninfa est une enquête sur les gestes de lamentation, lorsqu’un défunt se voit pleuré par une mère (Mater dolorosa), une épouse ou une jeune sœur (Ninfa dolorosa).    Tout part d’une photographie extraordinaire de Georges Mérillon intitulée la Pietà du Kosovo (1990) et des questions qu’elle a immédiatement soulevées dans le monde médiatique comme dans sa réception par certains artistes contemporains, tel Pascal Convert.  Suivant, une fois de plus, les leçons d’Aby Warburg, Georges Didi-Huberman «construit la durée» de ces images en interrogeant les métamorphoses du pathos et de ses formes gestuelles dans l’histoire.   L’enquête sera donc en même temps serrée (sur le cas kosovar) et ouverte, explorant les rapports entre le présent le plus proche et le passé le plus lointain, l’Occident et l’Orient, le christianisme et l’islam, le modèle tragique et les formes bibliques de la lamentation. Il n’en fallait pas moins pour proposer, de ce geste, un essai d’anthropologie historique.
LE SEMEUR. DE LA NATURE CONTEMPORAINE

LE SEMEUR. DE LA NATURE CONTEMPORAINE

Emanuele COCCIA
Arles,  Fondation Vincent Van Gogh, 2020,  36 p.
Prix : 7,50
Vincent van Gogh achève et signe Semeur au soleil couchant vers le 25 novembre 1888. Aboutissement d’un long travail autour du motif du semeur, la toile condense les différentes influences animant le peintre ainsi que ses intenses recherches picturales. Résolument moderne, cette œuvre l’est également grâce à l’acte qui y est représenté et à l’équivalence établie entre le semeur et l’arbre. À travers ce texte inédit mêlant essai philosophique et traité d’agriculture, Emanuele Coccia pose un regard audacieux sur le chef-d’œuvre de Vincent van Gogh. Se dessinent alors d’inattendues et lumineuses affinités entre semeur et artiste-peintre, agriculture et peinture, paysage et musée, nous invitant à repenser l’ensemble des relations entre les espèces. L’art, qui n’est ainsi plus l’apanage de l’être humain, peut enfin être rendu aux vivants composant nos paysages.
ART NOIR

ART NOIR

Anne LAFONT, Vincent DEBAENE
Paris,  Editions de Minuit, Critique ,  2020,  192 p.
Prix : 14,50 euros
L’exposition Le Modèle noir du musée d’Orsay ; l’ouverture de la première chaire d’histoire africaine au Collège de France ; l’inauguration de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage ; la question devenue brûlante des restitutions du patrimoine africain par les musées européens : autant de manifestations esthétiques et culturelles qui désignent notre présent comme un moment, marqué par l’émergence d’une mémoire et d’une histoire africaines ignorées, voire réprimées. Mais cette nécessaire rétrospection est loin d’en épuiser le sens et ce moment, c’est aussi et surtout l’imagination des Africains et des Afro-descendants d’aujourd’hui qui est en train de le définir. C’est pourquoi nous avons mis au cœur de ce numéro les créations et réflexions vives et neuves dont l’ensemble constitue ce que nous proposons de nommer « art Noir ». Cet art Noir – qui n’est pas seulement africain mais s’élabore depuis une expérience noire – inquiète et interpelle ; il propose aussi ; il travaille à la fois le passé et l’avenir : le passé, en interrogeant l’histoire et la mémoire de l’Atlantique noir et en sondant ce que notre monde doit à la brutalité de la traite et de la colonisation ; l’avenir, en inventant des formes pour les futurs d’une Afrique à la fois continentale et diasporique.Numéro conçu et coordonné par Vincent Debaene et Anne Lafont.
POUR COMMENCER ENCORE

POUR COMMENCER ENCORE

Dialogue avec Philippe Roux

Georges DIDI-HUBERMAN
Paris,  Argol, 2019,  254 p.
Prix : 29 euros
La carte blanche donnée à Georges Didi-Huberman pour la collection "Les singuliers" a déclenché une création unique, plus qu'un texte dialogué avec Philippe Roux, la vie à l'oeuvre objet de ces livres, est un autoportrait intime, où se révèlent toutes les clés d'une oeuvre, et un homme.

ISBN : 978-2370690173
LE BIEN DANS LES CHOSES

LE BIEN DANS LES CHOSES

Emanuele COCCIA
Paris,  Rivages, Poche Petite bibliothèque ,  2019 [2013],  218 p.
Regardez les murs de la ville : ils regorgent d'écrits et d'images qui nous disent comment mieux vivre, comment être nous-mêmes, comment devenir moraux. Pour qui sait la regarder, la publicité est porteuse de la morale publique. Si c'est le cas, il faut revenir avec plus de soin sur ce qui relie espace public et publicité. Le premier a mobilisé l'attention des philosophes et des sociologues; la seconde a attiré la foudre des moralistes. Et pourtant, la publicité exprime la valeur morale à venir. Pour le reconnaître, il faut opérer une véritable conversion du regard : la morale n'est pas refermée dans le rapport que nous entretenons avec les hommes et les femmes qui nous entourent ; elle est aussi, et pour une grande part, dans le rapport que nous avons avec les choses.

ISBN : 9782743647230
LE SOULÈVEMENT INFINI

LE SOULÈVEMENT INFINI

Louise DÉRY, Georges DIDI-HUBERMAN
Galerie de l'UQAM, 2019,  317 p.
Prix : 40 $
  Au terme de la circulation internationale de Soulèvements, une exposition signée par Georges Didi-Huberman et produite par le Jeu de Paume à Paris, Le soulèvement infini présente l’adaptation montréalaise de ce vaste projet transdisciplinaire. Près d’une cinquantaine d’œuvres, documents d’archives, photographies documentaires, livres, magazines et films ont été intégrés à l’exposition afin d’évoquer divers soulèvements liés à des revendications identitaires, féministes, antiracistes et autochtones survenues au Québec et au Canada. En plus d’une abondante documentation visuelle, des plans de l’exposition et des ressources documentaires variées, l’ouvrage s’ouvre sur un portfolio de Georges Didi-Huberman consistant en soixante-douze photographies réalisées lors des six accrochages successifs de Soulèvements. Soulèvements est une exposition transdisciplinaire sur le thème des émotions collectives, des évènements politiques en tant qu’ils supposent des mouvements de foules en lutte : il y est donc question de désordres sociaux, d’agitations politiques, d’insoumissions, d’insurrections, de révoltes, de révolutions, de vacarmes, d’émeutes, de bouleversements en tous genres.      
LA RESSEMBLANCE INFORME OU LE GAI SAVOIR VISUEL SELON GEORGES BATAILLE

LA RESSEMBLANCE INFORME OU LE GAI SAVOIR VISUEL SELON GEORGES BATAILLE

Georges DIDI-HUBERMAN
Paris,  Éditions Macula, 2019 [1995],  504 p.
Prix : 32 euro
Ce livre est un traité d'esthétique paradoxale. Une esthétique que Georges Didi-Huberman développe à partir de l'analyse minutieuse - textes et images mêlés et confrontés - de Documents, la revue d'art que Georges Bataille, avec ses compagnons Michel Leiris, Carl Einstein, Marcel Griaule, et quelques autres, a dirigée en 1929 et 1930. Dans cette revue, Bataille a fait preuve d'une stupéfiante radicalité dans la tentative de dépasser, de « décomposer » comme il disait, les fondements mêmes de l'esthétique classique. Et il le fit autant dans la production théorique de quelques notions explosives que dans la manipulation pratique, concrète, des images qu'il convoquait et montait les unes avec les autres pour mieux éprouver leur efficacité. La rencontre de Bataille avec S. M. Eisenstein, leurs multiples affinités donnent toute la mesure de cette pratique et de cette pensée du montage. L'esthétique qui s'y fait jour est paradoxale en ce qu'elle déplace les problèmes traditionnels du « goût » vers ceux du désir, de la « beauté » vers ceux de l'intensité, et de la « forme » vers ceux de l'informe. Mais l'informe n'est pas refus de la forme. Ce livre est donc traversé de ressemblances cruelles et informes, de ressemblances déchirantes et déchirées. Il tente néanmoins, au-delà des lectures « empathiques » dont Bataille a fait souvent l'objet, de dégager une leçon de méthode pour l'histoire de l'art et pour l'esthétique d'aujourd'hui : la conjonction d'une pensée transgressive et d'une pensée déjà structurale, la conjonction des avant-gardes artistiques (peinture, sculpture, cinéma, photographie) et des sciences humaines (archéologie, histoire, ethnologie, psychanalyse). Tout cela fait de Documents un véritable moment clef dans notre pensée moderne de l'image: un moment de gai savoir visuel dont nous devons, aujourd'hui plus que jamais, méditer la généreuse leçon. Dans cette réédition l’auteur revient, dans une longue postface, sur le débat théorique suscité par la notion d’« informe », ainsi que sur les problèmes posés et les possibilités offertes par ce qu’on nomme encore la « critique d’art ».

ISBN : 978-2-86589-112-2
Fiche éditeur : http://www.editionsmacula.com/livre/43.html
L'INVENTION DU GESTE AMOUREUX

L'INVENTION DU GESTE AMOUREUX

Anthropologie de la séduction dans les arts visuels de L'Antiquité à nos jours

Giovanni CARERI, Valérie BOUDIER, Elinor Myara KELIF
Bruxelles,  P.I.E. - Peter Lang, Pour une Histoire Nouvelle de L'Europe ,  2019,  328 p.
Prix : 91,99 euros
Les traités de manières et les traités artistiques, de même que le discours amoureux dans le domaine littéraire, se sont donnés la tâche de définir, voire de codifier, la gestuelle amoureuse et établissent notamment des relations entre le domaine artistique, littéraire et la vie sociale. Par rapport au « geste écrit », le « geste en image » se manifeste sous une forme plus ambiguë et laisse transparaître, souvent, des rapports de réciprocité, de domination, d'assujettissement ou d'inversion des rôles d'autant plus lorsqu'il traduit le sentiment amoureux.  Cet ouvrage rassemble des communications, interventions et réflexions menées à l'occasion d'un colloque consacré à L'invention du Geste Amoureux à la Renaissance ainsi que d'une série de workshops portant sur le même thème pour différentes périodes chronologiques. Quels que soient la période traitée et le support de la représentation, la gestuelle est entendue, au sens large, à la fois en tant que gestes et attitudes corporelles. Il ne s'agit pas simplement d'un geste intentionné mais également d'une posture du corps, celle-ci intervenant soit de façon suffisamment régulière pour être identifiée à un « topos », soit au contraire de manière si exceptionnelle qu'elle mérite qu'on s'y attarde. Les analyses exemplaires réunies dans ce livre abordent, enfin, les questions de la migration de gestes entre le champ du rituel et celui de l'art, entre le registre du sacré et celui du profane ainsi que les transferts trans-chronologique ou trans-géographique. Elles proposent une étude des postures, attitudes, gestes et expressions qui « disent » l'amour dans les arts visuels.
ÉPARSES

ÉPARSES

Georges DIDI-HUBERMAN
Paris,  Éditions de Minuit, 2020,  164 p.
Prix : 16,50 euros
C'est le simple " récit-photo " d'un voyage dans les papiers du ghetto de Varsovie. La tentative pour porter, sur un corpus d'images inédites réunies clandestinement par Emanuel Ringelblum et ses camarades du groupe Oyneg Shabes entre 1939 et 1943, un premier regard. Images inséparables d'une archive qui compte quelque trente-cinq mille pages de récits, de statistiques, de témoignages, de poèmes, de chansons populaires, de devoirs d'enfants dans les écoles clandestines ou de lettres jetées depuis les wagons à bestiaux en route vers Treblinka... Archive du désastre, mais aussi de la survie et d'une forme très particulière de l'espérance, dans un enclos où chacun était dos au mur et où très peu échappèrent à la mort. Images de peu. Images éparses ― comme tout ce qui constitue cette archive. Mais images à regarder chacune comme témoignage de la vie et de la mort quotidiennes dans le ghetto. Images sur lesquelles, jusque-là, on ne s'était pas penché. Elles reposent cependant la question du genre de savoir ou, même, du style que peut assumer, devant la nature éparse de tous ces documents, une écriture de l'histoire ouverte à l'inconsolante fragilité des images.

ISBN : 9782707346056
MÉTAMORPHOSES

MÉTAMORPHOSES

Emanuele COCCIA
Payot, Rivages / Philosophie ,  2020,  192 p.
Prix : 18,00 euros
La métamorphose, tout vivant y passe. C’est l’expérience élémentaire et originaire de la vie, celle qui définit ses forces et ses limites. Depuis Darwin, nous savons que toute forme de vie – l’être humain compris – n’est que la métamorphose d’une autre, bien souvent disparue. De notre naissance à notre alimentation, nous en faisons tous l’expérience. Dans l’acte métamorphique, changement de soi et changement du monde coïncident. Affirmer que toute vie est un fait métamorphique signifie qu’elle traverse les identités et les mondes sans jamais les subir passivement. Cet essai novateur jette les bases d’une philosophie de la métamorphose.
THE BARBARIAN INVASIONS

THE BARBARIAN INVASIONS

A Genealogy of the History of Art

Éric MICHAUD
Cambridge,  The MIT Press. Massachussets Institute of Technology, 2019,  280 p.
Prix : 30, 13 euros
Summary How the history of art begins with the myth of the barbarian invasion—the romantic fragmentation of classical eternity. The history of art, argues Éric Michaud, begins with the romantic myth of the barbarian invasions. Viewed from the nineteenth century, the Germanic-led invasions of the Roman Empire in the fifth century became the gateway to modernity, seen not as a catastrophe but as a release from a period of stagnation, renewing Roman culture with fresh, northern blood—and with new art that was anti-Roman and anticlassical. Artifacts of art from then on would be considered as the natural product of “races” and “peoples” rather than the creation of individuals. The myth of the barbarian invasions achieved the fragmentation of classical eternity. This narrative, Michaud explains, inseparable from the formation of nation states and the rise of nationalism in Europe, was based on the dual premise of the homogeneity and continuity of peoples. Local and historical particularities became weapons aimed at classicism's universalism. The history of art linked its objects with racial groups—denouncing or praising certain qualities as “Latin” or “Germanic.” Thus the predominance of linear elements was thought to betray a southern origin, and the “painterly” a Germanic or northern source. Even today, Michaud points out, it is said that art best embodies the genius of peoples. In the globalized contemporary art market, the ethnic provenance of works—categorized, for example, as “African American,” “Latino,” or “Native American”—creates added value. The market displays the same competition among “races” that was present at the foundation of art history as a discipline. Video Presentation

ISBN : 9780262043151
Fiche éditeur : https://mitpress.mit.edu/books/barbarian-invasions
EBREI E CRISTIANI NELLA CAPPELLA SISTINA

EBREI E CRISTIANI NELLA CAPPELLA SISTINA

Giovanni CARERI
Roma,  Quaderni Quodlibet, 2020,  304 p.
Prix : 28 euros
Negli affreschi sistini numerose scene o figure della storia del popolo ebraico sono presentate come origine, o prefigurazione, della storia cristiana aperta dall’Incarnazione. Il ciclo degli Antenati di Cristo, dipinto sulle lunette e sulle vele della volta, svolge un ruolo essenziale nel connettere le due «età»: l’enumerazione dei patriarchi e dei re della stirpe di Abramo si conclude, in accordo con la genealogia proposta nel Vangelo di Matteo, col nome di Giuseppe, marito di Maria e padre di Gesù.La tradizione iconografica presentava solitamente questi patriarchi come venerabili figure maschili accompagnate dai loro discendenti; Michelangelo stravolge radicalmente le consuetudini figurative accostando, nelle lunette della Sistina, ai nomi degli antenati una straordinaria serie di famiglie immerse nella vita quotidiana: donne che accudiscono i loro bambini o intente ai lavori domestici, vecchi padri pensierosi o addormentati, personaggi erranti, uomini e donne in attesa. Queste figure presentano tutti i tratti della «carnalità» che san Paolo attribuisce agli ebrei: attaccamento alle abitudini, incapacità di comprendere il senso dei testi al di là del significato letterale e, soprattutto, ostinata cecità rispetto alla Rivelazione.Considerando gli affreschi della Cappella Sistina come un’unica, formidabile fabbrica visiva della storia cristiana, Giovanni Careri ne rilegge il senso a partire dal nesso stringente che s’instaura tra la costruzione del «corpo glorioso» nel Giudizio universale e l’evocazione del suo limite carnale nelle fisionomie spossate degli Antenati di Cristo. In queste figure dell’epoca che precede l’avvento del Messia è possibile riconoscere, del resto, anche gli ebrei contemporanei a Michelangelo: i loro corpi presentano i segni tipici della stigmatizzazione antiebraica nel tempo della Riforma; con il loro melanconico torpore, sono «l’altro» del quale il discorso cristiano dell’epoca ha bisogno per definire la propria identità, ma sono anche lo specchio del cristiano negligente, l’elemento di inerzia che resiste, ritardandone il compimento, all’accelerazione della storia iniziata con la venuta di Cristo.

ISBN : 9788822903617
Fiche éditeur : https://www.quodlibet.it/libro/9788822903617
LA VITA DELLE PIANTE

LA VITA DELLE PIANTE

Metafisica della mescolanza

Emanuele COCCIA
Milan,  Il Mulino, 2018Prix : 14 euros
Abbiamo adorato dèi antropomorfi e fatto per millenni degli animali l'oggetto del nostro culto. Eppure la forza cosmogonica più importante sul nostro pianeta sono le piante: sono loro le nostre ultime divinità. Sono loro ad aver prodotto il mondo così come lo conosciamo e lo abitiamo. Sono loro a mantenerlo in vita. Attraverso la fotosintesi, hanno permesso di cambiare lo statuto della materia che ricopre la crosta terrestre, trasformandola in centro di accumulazione dell'energia solare. E soprattutto hanno trasformato irreversibilmente la nostra atmosfera. Non illudiamoci: lungi dall'essere un elemento qualunque del paesaggio terrestre, le piante cesellano e scolpiscono incessantemente il volto del nostro mondo.

ISBN : 9788815278210
Fiche éditeur : https://www.mulino.it/isbn/9788815278210
LA VIDA DE LAS PLANTAS

LA VIDA DE LAS PLANTAS

Una metafísica de la mixtura

Emanuele COCCIA
Miño y Dávila editores, 2017 [2016],  144 p.
Prix : 15 euros
Apenas hablamos de ellas y sus nombres se nos escapan. La filosofía ha tenido por costumbre relegarlas; inclusive la biología las considera como una simple decoración del árbol de la vida. Y sin embargo, las plantas otorgan vida a la Tierra: fabrican la atmósfera que nos envuelve, están en el origen del soplo que nos anima. Los vegetales encarnan el lazo más estrecho y elemental que la vida pueda establecer con el mundo. Bajo el cielo y las nubes, mezclándose con el agua y el viento, su existencia es una interminable contemplación cósmica. Este libro se sitúa desde su punto de vista – el de las hojas, las raíces y las flores – para comprender el mundo ya no como un espacio universal que contiene todas las cosas, sino más bien como la atmósfera general, el clima, un lugar de verdadera mixtura metafísica. (Este libro ha sido galardonado con el Premio de las Rencontres Philosophiques del Principado de Mónaco correspondiente al año 2017.)
LA FIN DU SALUT PAR L'IMAGE

LA FIN DU SALUT PAR L'IMAGE

et autres textes

Éric MICHAUD
Paris,  Flammarion, Champs arts ,  2020,  414 p.
Instituée par la théologie chrétienne, la fonction salvatrice de l'image fut réactivée par les romantiques après l'annonce de la "mort de Dieu". Dans cet ouvrage, trois séquences (Sauver - Unifier - Dévorer) esquissent l'histoire récente de cette fonction. Depuis le salut individuel de l'artiste avec Eugène Delacroix jusqu'au salut du "peuple" par l'art avec Fernand Léger ou le Bauhaus, l'activité artistique a décliné ses promesses de bonheur jusqu'à l'épuisement, entre l'invention d'un présent insaisissable et celle d'une oeuvre d'art totale, finalement destructrice. Mais après que Lucio Fontana eut précipité encore "la fin de Dieu" pour affirmer la liberté illimitée de l'art, après que Joseph Beuys eut répété une fois encore l'identification dévorante de l'esthétique au politique, tout mythe de rédemption et d'unification future sembla avoir déserté l'activité artistique, qui s'expose désormais comme pur désir de survie, ici et maintenant, selon l'immanentisme de la loi de la concurrence. Édition revue et augmentée
IMAGINER RECOMMENCER

IMAGINER RECOMMENCER

Ce qui nous soulève - 2

Georges DIDI-HUBERMAN
Paris,  Éditions de Minuit, 2021,  882 p.
Prix : 28.00
De quoi procèdent nos gestes de soulèvement ? D’une certaine puissance à en finir avec quelque chose. Mais, aussi, à imaginer que quelque chose d’autre est en train de recommencer. Ce livre propose les éléments d’une anthropologie de l’imagination politique dont on s’apercevra, très vite, qu’elle ne va pas sans une philosophie du temps et de l’histoire. À la structure tous azimuts du premier volume de cette enquête répond ici un propos concentré sur le moment politique, intellectuel et artistique lié au soulèvement spartakiste de 1918-1919 en Allemagne. Que se passe-t-il lorsqu’une révolution, ayant chez beaucoup fait lever l’espoir, se trouve écrasée dans le sang ? Que reste-t-il de cet espoir ? On découvre qu’à partir du Malgré tout ! lancé par Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg à la veille de leur assassinat, c’est toute la pensée moderne du temps et de l’histoire qui se sera trouvée remise en chantier, « recommencée » : notamment par Ernst Bloch et Walter Benjamin, les deux personnages principaux de ce livre (qui s’opposèrent à la pensée du temps mise en place, à la même époque, par Martin Heidegger). C’est toute une constellation qui gravite ici autour de Bloch et de Benjamin. Elle compte des penseurs tels que Hannah Arendt ou Theodor Adorno, Martin Buber ou Gershom Scholem ; mais aussi des écrivains tels que Franz Kafka ou Kurt Tucholsky ; des dramaturges tels que Bertolt Brecht ou Erwin Piscator ; des artistes visuels tels que George Grosz ou John Heartfield, Käthe Kollwitz ou Willy Römer. La leçon que nous proposent ces survivants d’une « révolution trahie » est considérable. Elle innerve toute la pensée contemporaine à travers le prisme de l’imagination politique. Elle nous incite à repenser l’utopie à l’aune d’un certain rapport entre désir et mémoire : ce que Bloch nommait des images-désirs et Benjamin des images dialectiques. Elle nous aide, ce faisant, à ouvrir la porte et à faire le pas.    
GOYA

GOYA

Le mythe de l'assimilation - El mito de la asimilación

Hubert DAMISCH
Mieke BAL, Sabine GUERMOUCHE (ed.)
Madrid,  Akal, Los caprichos ,  2022,  208 p.
Prix : 16.00 €
Un tapuscrit inédit d'Hubert Damisch datant du début des années 1960, retrouvé parmi ses papiers poshumes, qui porte sur Goya et ses relations avec la France. Texte seuil dans lequel l'auteur créé "l'univers conceptuel" qui caractérise ses œuvres ultérieurs et qui a participé au changement radical de l'approche des arts visuels. Une manière d'incarner une conception différente de l'histoire où la chronologie ne joue pas un rôle dominant. L'accent est mis sur l'échange réciproque entre les différentes cultures et pays puisque l'idée linéaire ou littérale de ce qu'on appelle encore "représentation" est contournée pour proposer une conception autre des relations entre les images et la réalité historique. Un petit bijou que les Editions Akal publient en édition bilingue en première mondiale.  

ISBN : 978-84-460-5166-4
Fiche éditeur : https://www.akal.com/libro/goya_51729/
LE CRI DE GAIA

LE CRI DE GAIA

Penser la terre avec Bruno Latour

Frédérique (Dir.) AÏT-TOUATI (Dir.), Emanuele COCCIA
Paris,  La Découverte, 2021,  250 p.
Prix : 19
Bruno Latour inspire depuis plusieurs décennies le travail de philosophes, historiennes et historiens, sociologues, éthologues, anthropologues et artistes dans le monde entier. Face à Gaïa occupe une place particulière dans son oeuvre : ce livre appelle à une réaction au-delà de la simple assimilation théorique.Ce qui a l’apparence d’une question purement scientifique est en vérité un différend d’ordre politique. L’hypothèse Gaïa de Lovelock et Margulis représente l’effort pour reconnaître que la Terre est un sujet qui agit et intervient avec force dans notre histoire. Nous sommes moins sur la Terre que face à elle. La question écologique est moins celle du respect du vivant que celle de l’acceptation et de la représentation de l’actrice politique par excellence : notre planète. Reconnaître sa puissance d’agir signifie faire coïncider la protagoniste de l’histoire de la vie avec sa scène.Autour de ce défi, des spécialistes de différentes disciplines scientifiques et artistiques se sont réunis. Chacun des auteurs raconte sa rencontre avec une des propositions contenues dans Face à Gaïa, comment elle l’a interrogé, bouleversé, voire contrarié. On ne fera face à Gaïa qu’en entremêlant les savoirs issus de l’exploration de cette « zone critique » (autre nom de Gaïa), les performances des artistes, la philosophie, la métaphysique et la théologie.Gaïa en sort encore plus fascinante, provocante et menaçante.

ISBN : https://www.editionsladecouverte.fr/le_cri_de_gaia-9782359251975
Fiche éditeur : https://www.editionsladecouverte.fr/le_cri_de_gaia-9782359251975
NOUVEAUX MEDIAS. MYTHES ET EXPERIMENTATIONS DANS LES ARTS

NOUVEAUX MEDIAS. MYTHES ET EXPERIMENTATIONS DANS LES ARTS

André GUNTHERT, Thomas KIRCHNER, Marie-Madeleine OZDOBA
Marie-Madeleine OZDOBA [dir.]
NAIMA. Centre allemand d'histoire de l'art, 2021
Des débuts du cinéma jusqu’aux dispositifs de réalité virtuelle, en passant par l’art vidéo ou l’art cybernétique, les recherches en histoire de l’art qui explorent les relations entre les arts et les nouveaux médias questionnent aussi bien les ressources des formes expérimentales que les enjeux de la résistance à l’hégémonie visuelle. Cet ouvrage prend ses distances avec la mythologie des nouveaux médias comme symbole de modernité, pour tenter d’en saisir les enjeux à travers les pratiques artistiques. Loin du déterminisme technologique qui a contribué à charpenter le domaine, médias et techniques apparaissent alors comme des outils d’investigation des arts et de la culture. Reconfiguration de l’objet artistique et de l’expérience des publics, interrogation des pratiques muséales, critique du rôle des technologies : vingt-quatre contributions scientifiques et artistiques déploient une géographie extensive de la recherche la plus récente. Proposé sous deux environnements, en ligne et sur papier, le présent recueil met en pratique l’exercice de ces nouvelles médiations.
METAMORFOSIS

METAMORFOSIS

Métamorphoses. Édition espagnole

Emanuele COCCIA
Argentina,  Ediciones Cactus, 2021,  192 p.
El libro Metamorfosis de Emanuele Coccia, largamente esperado, se revela como un texto esencial de la filosofía del medio ambiente. Lo leí al principio de la pandemia cuando salió en francés, con la esperanza que me diera una inspiración importante. No me decepcionó. Es un libro al alcance de lectores no-filósofos (no soy filósofa), por la sencillez y falta de pretensión en la escritura. Su sofisticación se presenta como si fuera un poema, abierto a múltiples interpretaciones según la formación y estado de espíritu del lector. Además, tiene la forma de capítulos muy cortos, que facilitan la lectura e imitan las fases breves de huevos, orugas, y mariposas, repitiéndose en ciclos de vida.  
METAMORPHOSEN

METAMORPHOSEN

Métamorphoses. Édition allemande

Emanuele COCCIA
Trad. Gutberlet Caroline
Munich,  Carl Hanser Verlag, 2021Prix : 23 euros
Mit der Geburt beginnt die Abnabelung, ein neues Leben geht aus einem anderen Leben hervor. Aber auch der neue Körper wird sein ganzes Leben lang mit zahllosen anderen Körpern verbunden bleiben. Emanuele Coccia entwickelt eine neue Lebensphilosophie mit grandios überraschenden Einsichten. Von Leander Scholz
SINNENLEBEN : EINE PHILOSOPHIE

SINNENLEBEN : EINE PHILOSOPHIE

La vie sensible. Édition allemande

Emanuele COCCIA
Trad. Caroline Gutberlet
Carl Hanser, 2020,  156 p.
Prix : 18,80 euros
NOUS LES ARBRES

NOUS LES ARBRES

Avec la contribution de Emanuele Coccia

Fondation Cartier (ed.)
2019,  368 p.
Prix : 49 euros
De juillet à novembre 2019, la Fondation Cartier pour l'art contemporain organise la première exposition d'envergure dédiée aux arbres, ces êtres d'exception aux facultés insoupçonnées et pourtant largement menacés aujourd'hui. Associant le travail de peintres, photographes, architectes, sculpteurs, philosophes, botanistes et spécialistes en climatologie, le catalogue publié à cette occasion dévoile la beauté, l'ingéniosité, et la richesse biologique des arbres et plonge le lecteur dans le monde fascinant de l'"intelligence végétale".

ISBN : 9782869251441
DIE WURZELN DER WELT

DIE WURZELN DER WELT

La vie des plantes. Édition allemande

Emanuele COCCIA
Trad. Elsbeth Ranke
Munich,  Carl Hanser, ,  196 p.
Prix : 16,04 euros
Wenn wir über das Leben und dessen Ursprünge sprechen, denken wir an Menschen oder Tiere. Und die Pflanzen? Sie sind nur Gegenstand der Botanik, in der Philosophie spielen sie seit Aristoteles‘ Vorstellung eines vegetativen Seelenvermögens keine Rolle mehr. Kaum zu glauben, denn sie sind die eigentlichen Erschaffer der Welt. Sie können sich nicht bewegen und sind doch geniale Handwerker, sie vermitteln zwischen Erde und Sonne und besitzen verborgene zweite Körper im Boden. Emanuele Coccia gibt dem Leser ein neues Bewusstsein für die faszinierende Schönheit der Natur. Denn Pflanzen sind mehr als blühender Zufall, sie sind Grundlage allen Lebens und damit unentbehrlich für unser Wissen über uns.
LA VIE SENSIBLE

LA VIE SENSIBLE

Emanuele COCCIA, Martin RUEFF
2018,  176 p.
Prix : 7,90 euros
Dans cet essai, Emanuele Coccia s'interroge sur la vie sensible, la vie qui nous est possible grâce à nos sens. Si la sensibilité est si évidemment présente en nous, si nous cherchons par tous les moyens à jouir d'elle et à jouir avec elle, comment se fait-il que la philosophie lui ait tourné le dos ? Ce livre est une réhabilitation des sens. De fait, par la sensibilité nous tenons au monde et le monde tient à nous. Mais cette réhabilitation prend aussi la forme d'une réflexion inattendue sur l'image. A travers de brefs paragraphes qui invitent au rêve et à la méditation, cet essai riche et stimulant s'articule en deux parties qui tendent, la première à définir ce que nous appelons la vie sensible, la seconde à penser le rapport de l'image et de la sensibilité.

ISBN : 978-2743642440
BITKILERIN YASAMI – BIR KARISIM METAFIZIGI

BITKILERIN YASAMI – BIR KARISIM METAFIZIGI

The Life of the Plants. Édition turque

Emanuele COCCIA
2021Prix : 12,60 euros
Bitkilerin Yaşamı – Bir Karışım Metafiziği Doğa, salgınlarla ve türlü felaketlerle insanı ayrıcalıklı konumunu sorgulamaya çağırırken düşünürler de insanı merkezden çıkaracak bakış açıları arıyor. Hızla birçok dile çevrilen, ödüle layık görülen bu kitapta Emanuele Coccia dünyayı anlamak için merkeze bitkileri koyuyor; yaprakların, köklerin ve çiçeklerin bakış açısına yerleşiyor, onların anlattıklarını dinliyor: Bildiğimiz ve içinde yaşadığımız haliyle dünyayı onların yarattığını, hayal etmekte ve akıl yürütmekte esas ustaların onlar olduğunu, gezegen üzerindeki tüm yaşamı bir güneş krallığı haline getirdiklerini öğreniyoruz. Bitkilerin söylediklerini anlamak her şeyden önce bir bakış dönüşümünü gerektiriyor ve Bitkilerin Yaşamı gündelik yaşamdan, felsefeden ve bilimden yola çıkarak, şiirsel diliyle bu dönüşüm için bize rehberlik ediyor.  
PHILOSOPHIE DE LA MAISON

PHILOSOPHIE DE LA MAISON

L'espace domestique et le bonheur

Emanuele COCCIA
Trad. Léo TEXIER
Payot, Bibliothèque Rivages ,  2021 [2021],  150 p.
Prix : 18,00 euros

ISSN : 9782743654429

ISBN : 978-2-7436-5442-9
Fiche éditeur : https://www.payot-rivages.fr/rivages/livre/philosophie-de-la-maison-9782743654429
FILOSOFIA DELLA CASA

FILOSOFIA DELLA CASA

Lo spazio domestico e la felicita

Emanuele COCCIA
Turin,  Einaudi, 2021Prix : 15,00 euros
La filosofia della casa rientra in quel filone letterario che senza la pandemia difficilmente sarebbe stato possibile.    Tutto ciò che abbiamo vissuto, che stiamo vivendo, ci ha portato ancora più a contatto con lo spazio domestico, uno spazio che possiamo subire, temere, abbellire. Comunque sia, è uno spazio di vita.    Per Emanuele Coccia, autore del saggio La filosofia della casa, è uno spazio domestico in cui rientra il concetto di felicità. Se è vero che la casa è stata più volte al centro di romanzi o saggi classici e più nuovi (basti pensare a La vita istruzioni per l'uso di Perec o al recente Il libro delle case di Andrea Bajani), mai come nella contemporaneità la casa ha generato così tanta attenzione.    La filosofia della casa affronta il tema della casa come luogo che separa noi dal resto del reale. La casa per Emanuele Coccia è un artefatto psichico, prima ancora che prodotto di architettura o di design. Con La filosofia della casa il nostro sguardo si fa più attento, filosofico, e indaga la natura umana e il suo tentativo di rendere la casa il nostro universo che passa per una selezione di oggetti.    In La filosofia della casa Coccia non mette in gioco solo la filosofia: l'autore include elementi autobiografici (i suoi trenta traslochi), la psicanalisi, la biologia, l'antropologia, l'attualità.    La filosofia della casa parte da un elemento quasi banale, per affrontare una fenomenologia dell'io che è universale: non esiste la casa, ma il "fare casa". Non è solo accumulo di oggetti, ma è estensione dell'io che è continuamente in divenire e che per divenire ha bisogno del rapporto con l'altro.    La filosofia della casa è un saggio colto e insieme brioso che può appassionare qualsiasi lettore.   
LOUIS MARIN. ÉVÉNEMENTS DE CONTEMPORANÉITÉ ET AUTRES ÉCRITS SUR L'ART AU XXe SIÈCLE.

LOUIS MARIN. ÉVÉNEMENTS DE CONTEMPORANÉITÉ ET AUTRES ÉCRITS SUR L'ART AU XXe SIÈCLE.

Xavier VERT (Co-éditeur), Angéla MENGONI (Co-éditrice)
Dijon,  Presses du Réel, 2021,  384 p.
Prix : 30,00 euros
  Le recueil des écrits sur l'art du philosophe, historien, sémiologue et critique d'art Louis Marin (1931-1992). Connu pour ses recherches sur les pouvoirs de l'image à l'âge classique et la figurabilité du mystère dans la peinture chrétienne, Louis Marin s'est aussi et passionnément intéressé à la culture visuelle de son temps. Le présent recueil met à disposition l'essentiel des contributions de l'auteur à la pensée de l'art au XXe siècle, jusque-là dispersées et souvent difficilement accessibles. Le trait de leur conjonction n'est cependant pas de simple pertinence chronologique, il réside plus profondément dans une exploration des « événements de contemporanéité », à la faveur desquels les images du présent et du passé entrent dans une « communauté temporelle ». À cet égard, l'art moderne et contemporain, loin de désigner le moment d'une crise dans le système de la représentation longuement étudié par Louis Marin, devient plutôt le lieu de son analyse, comme il en révèle les dynamiques figurales « entre forme et forces, entre visible et visuel, entre figurativité et figurabilité ». C'est en lisant Rembrandt à travers De Kooning et réciproquement, en repérant dans la cartographie de Disneyland les transformations de l'Utopia de Thomas More, c'est en concevant la matérialité de la peinture de Klee comme une origine a-chronologique, c'est en empruntant bien d'autres trajectoires du regard et des signes, que nous sommes appelés par Louis Marin à un voyage dans une histoire de « co-temporalités » inattendues, ce qu'il nomme ici « logique indéterministe de l'histoire de l'art ».   Sommaire    
FRANÇA ANTARTICA

FRANÇA ANTARTICA

Ensaios interdisciplinaires

Maria Berbera, Renato Menezes, Sheila Hue (ed.)
Unicamp. Universidad Estadual de Campinas, 2020,  296 p.
Prix : 63 Réal
Breve experiência de colonização francesa centrada em uma pequena ilha na baía de Guanabara, a França Antártica gerou um corpus textual e iconográfico de grande impacto tanto em seu próprio tempo como nos séculos subsequentes. Neste livro, 12 ensaios analisam distintos aspectos desse impacto. Debruçando-se sobre diferentes suportes, tais como manuscritos, livros impressos, panfletos, gravuras, pinturas e talha em madeira, num percurso interdisciplinar e global que inclui relatos de viagem, narrativa contemporânea, poesia épica, balé modernista, catecismos tupi, entre outros gêneros do discurso, os textos revelam-nos aspectos pouco explorados dessa peculiar aventura.Organizadores:Maria Berbara, professora do Departamento de História e Teoria da Arte da Universidade do Estado do Rio de Janeiro (Uerj), é organizadora e tradutora de Cartas escolhidas, de Michelangelo Buonarroti (Editora da Unicamp, 2009).Renato Menezes, mestre em História pela Universidade Estadual de Campinas (Unicamp), é doutorando em História e Teoria da Arte pela École des Hautes Études em Sciences Sociales (Ehess).Sheila Hue, professora do Instituto de Letras da Universidade do Estado do Rio de Janeiro (Uerj), é responsável pela edição comentada de 20 Sonetos, de Luís de Camões (Editora da Unicamp, 2018).
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Hubert Damisch y los trabajos del arte

Colloque - Jeudi 23 novembre 2023 - 09:30El empeño de Hubert Damisch (1928-2017) por constituir un espacio de interrelación entre la historia del arte y el conjunto de la humanidades tuvo como consecuencia inmediata la fundación del Centro de Historia y Teoría del Arte (CEHTA) de París. Integrad (...)(...)

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Lire, décrire, interpréter : Louis Marin entre texte et image

Colloque - Mercredi 15 novembre 2023 - 10:30Le philosophe Louis Marin (1931-1992) a été surtout identifié comme un théoricien de l’image. Autour de 1990, Norman Bryson le rapprochait de la « New Art History » anglophone et Thomas Mitchell le citait parmi ceux qui auraient secoué l’histoire de l’ (...)(...)

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De la page manuscrite aux bòti de carton : usages prophylactiques et propitiatoires du papier (Italie et par-delà, Moyen Âge – Époque moderne)

Journée(s) d'étude - Vendredi 20 octobre 2023 - 09:15La journée d'étude De la page manuscrite aux bòti de carton : usages prophylactiques et propitiatoires du papier (Italie et par-delà, Moyen Âge – Époque moderne), aura lieu le 20 octobre 2023, en format hybride,OrganisationValeria Motta (Unive (...)(...)

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